Le temps qui passe

Sortez vos mouchoirs, voici ma minute nostalgie. Je suis au Vietnam depuis 18 mois maintenant... Et oui, tant que ça... Le temps fond comme neige au soleil et j'approche dangereusement de mes 26 ans sans avoir vu passer les 25! Le temps qui passe s'enfuie à toute vitesse pour ne pas revenir. Tant mieux me direz vous, c'est comme ça que la vie avance je suppose. Oui mais ça fait bizarre. En fait, je viens de relire quelques uns des messages postés sur ce blog depuis sa création. Les souvenirs qui reviennent, à la fois si proche et si loin. Les premières impressions, les peurs, les doutes... J'ai peu à peu apprivoisé le Vietnam et sa logique, son mouvement perpétuel et précipité vers un futur dont il ne sait rien. J'ai appris à comprendre un certain nombre de choses, les vivre différemment. Oh bien sûr que je suis très loin d'avoir tout compris, tout appréhendé, tout maîtrisé, peut-on jamais y arriver? Non, je suis jeune au Vietnam même si parmi les gens que je côtoient la plupart du temps, je fais figure "d'ancienne". Dix-huit mois se sont écoulés depuis que je suis arrivée à Hanoi un matin de mars, dans la grisaille et la fraîcheur, la mort dans l'âme et la peur au ventre, avec juste cette petite étincelle d'excitation qui m'a fait rester tout de même. Dix-huit mois, c'est pas tant que ça, me direz vous. Oui mais c'est beaucoup à 25 ans. Tout a changé tellement vite. Le Vietnam, oui mais pas seulement. Tout a changé dans ma vie, tout a changé dans ma tête aussi. Je ne suis plus dans le même instant, dans la même vie, je ne suis plus tout à fait la même. Le Vietnam aura tout chamboulé de ce que je croyais établi. Etabli! Que d'illusions! Comment des choses pourraient-elles être établies quand on a 25 ans et toute la vie devant soi! Oui le temps qui passe me rend nostalgique. Les souvenirs, bien vivaces encore, de mes débuts au Vietnam me font sourire. Quand on arrive dans un pays nouveau, on est comme un enfant, on s'émerveille, on s'étonne, on découvre. Mon enfance au Vietnam s'est passée, je suis maintenant pleinement inscrite dans sa vie, dans son quotidien. Je vis au Vietnam, je ne découvre plus le Vietnam. C'est un peu comme se réveiller un matin et s'apercevoir qu'on est devenu adulte. En côtoyant des gens fraîchement arrivés, je m'aperçoit que... Ben non, ces choses là ne m'étonnent plus. La circulation à Hanoi (qui empire pourtant inexorablement) ne m'impressionne plus, je sais m'y déplacer, je ne m'énerve plus, je patiente. Les questions qu'on me pose toujours ne me choquent plus... Le Vietnam a encore beaucoup de choses à m'apprendre, beaucoup de secrets à me livrer. Le Vietnam avance peut être encore plus vite que le temps, et certainement plus vite que moi. Quand j'y pense, j'en suis à la moitié de mon séjour théorique ici... Avril 2010 sera là bien vite. Mais tant de choses peuvent encore changer... Qui sait de quoi demain sera fait? Certainement pas moi en tous cas! Mais vous savez quoi? ça me va! Vivre ma vie sans vraiment savoir où elle me mènera, c'est aussi ça l'aventure non?