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Carnet de route au Vietnam
27 octobre 2006

Samedi 9: dernière étape vers Sapa

Après une nuit bien méritée dans le luxe, nous avons eu cette fois-ci un vrai petit dèj, avec un peu de tout, du salé, du sucré, du jus de carotte qui a eu la drôle d'idée de se faire passer pour du jus d'orange (ça surprend quand on ne s'y attend pas...), et des gâteaux viets. C'est assez bizarre, fait essentiellement à base de riz gluant enrobé dans des feuilles de bananier, ils contiennent toutes sortes de choses bien nourrissantes comme de la pâte de maïs sucrée (c'est très bon ceci dit!) ou encore de la viande, original.

Nous quittons Lai Chau sous un ciel gris, destination: Sapa, 60km, dont environ la moitié en montée... La première partie, à plat, se fait bien, bonne route, large, belle vue sur les rizières... Puis nous arrivons dans la montagne... il fait plus frais, les rivières ont des allures de torrents alpins, les pâturages sont verts (mais les vaches ne sont pas noires et blanches!) et le Mont Fansipan, point culminant du Vietnam, se dresse fièrement au coeur d'une couronne de brume. Nous nous engageons enfin dans la montée... Courage titine, tu peux le faire!

ça monte, la moto râle, le brouillard nous entoure progressivement accompagné d'un vent froid qui nous gèle le visage et les mains. Enfin, surtout pour Fred, moi, je me planque derrière lui! petit à petit, le brouillard devient de plus en plus humide et fini par se mêler à une petite bruine typiquement bretonne... Nous sortons à nouveau nos capes de pluie et je garde les lunettes de Fred qui ont (quelle idée...) été livrées sans essuies-glasses! La route serpente, monte encore et toujours, le brouillard s'épaissit, le froid se renforce, et Sapa n'est toujours pas là! la route devient en plus très mauvaise, des trous, de la boue des cailloux, Fred sans lunettes et avec peu de visibilité, bref la joie quoi!

Finalement, au détour d'un virage, nous arrivons à Sapa. Même si Thomas nous a prévenus, c'est un choc. On dirait une station d'hiver, vous savez : des hôtels, des restaurants, des commerces, et plein de touristes! On fera plusieurs détours pour trouver l'hôtel Mountain View que Luan nous a conseillé (elle y a travaillé), je ferai même une incursion dans un grand hôtel (avec une tenue, plus que douteuse et une cape de pluie dégoulinante...) pour demander la route!

Enfin, arrivés au Mountain View, nous nous installons au 2e étage dans une superbe chambre avec des baies vitrées tout le tour, vue sur les montagnes et les rizières, un plaisir! Une douche chaude et un bon repas au restaurant de l'hôtel nous remettent sur pieds pour l'après midi. Nous allons donc faire un tour dans Sapa sous les nuages... Et Sapa, c'est avant tout des filles et des femmes de tous âges des minorités ethniques (principalement des H'Mong Noirs) qui vous harcèlent pour vous vendre quelque chose. C'est triste de voir ces gens d'ordinaire si fiers vendre leur culture comme ça. On voit des petites filles de 4 ou 5 ans comme des femmes de 60 ou 70 ans, en costumes traditionnels, et qui vous entourent sans relâche en répétant "buy from me!"... Le temps pluvieux et le côté marchand de la ville nous poussent à nous réfugier dans un bar pour boire un verre.

C'est fou, même à travers les vitrines, elles viennent montrer tentures, sacs, bracelets et autre artisanat! Enfin, observer les touristes qui se baladent a quelque chose de comique, il suffit qu'un d'entre eux s'arrête pour regarder un objet que lui présente une vendeuse pour qu'immédiatement, cinq ou six autres viennent lui proposer le même objet! On a remarqué que les femmes se faisaient arrêter plus facilement, on leur met des colliers, des bracelets, des boucles d'oreille...  mais ceux qui achètent le plus, ce sont les hommes seuls: ils se retrouvent facilement avec 4 sacs, 2 couvertures et 6 bracelets sans vraiment savoir comment ils ont fait pour acheter tout ça!

Le soir, nous allons dans un restaurant qui nous inspire mais finalement, c'est assez décevant, les plats originaux proposés sont en dessous de nos espérances... Comme d'habitude, nous allons nous coucher très tôt.

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